Comment faire connaître son entreprise ? Les conseils d’une Pro de la pub !

Comment faire connaître son entreprise ? Les conseils d'une Pro de la pub ! 3

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Nous avons le plaisir de recevoir Babette Auvray-Pag​nozzi , spécialiste de la publicité et auteur de deux ouvrages sur la pub (“Langue de Pub” & “Pubelle“).

Babette anime également le blog LeJourSansPub.fr , short listé aux Golden Blogs Awards 2012 dans la catégorie Marketing.

Dans cette interview Babette nous explique comment faire connaître son entreprise en 2013 via la communication, la publicité…

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1 – Peut-on faire de la publicité low cost ? Quels seraient tes conseils ?

Je dirais que tout dépend de ce qu’on met derrière le mot “low cost”.

Si on parle de faire des économies sur certains frais (ceux de fonctionnement, par exemple) et de payer à sa juste valeur une ou plusieurs prestations publicitaires, je suis absolument d’accord, surtout en ce temps de rigueur budgétaire.

Je suis aussi pour l’utilisation du pack TV “tout en un” qui comprend la création, la réalisation d’une saga de spots TV, le pré-test consommateur, le baromètre Ipsos, la stratégie média et l’achat d’espace.

Certaines agences comme TVLowCost garantit, par contrat, les performances médias et le montant budgétaire total sans dépassement possible.

tvlowcost

En revanche, s’il s’agit de faire de la publicité de superette, en mettant dans un panier virtuel de la daube, alors, là, je suis absolument contre.

C’est une insulte au métier.

J’ai vu sur le web, un site de pub Low Cost par exemple, qui propose une réflexion remue-méninges avec deux directeurs conseil et un directeur de « créa », prix : 490 E. Permettez-moi de rire…

Trois professionnels pour le prix d’un stagiaire, ça n’existe pas.

Quand on vend trois pulls en cachemire au prix d’un mauvais shetland, ce n’est pas du cachemire !

Ou alors, c’est qu’il est bien usé !

J’aimerais connaitre le parcours des gens qui ont créé cette agence virtuelle et voir ce qu’ils proposent en réalité aux Annonceurs.

Le savoir faire, la matière grise et le talent ont un prix.

Que se soit pour la stratégie, la création ou la production.

Baisser le niveau de créativité, de qualité et d’exigence finit par desservir le produit et la marque.

Certains spots Low Cost, par exemple, se résument à une longue séquence produit avec un slogan ringard qui clôture le tout.

Etant donné l’image bas de gamme qu’il va véhiculer, l’annonceur en aura… pour son argent.

Bien évidemment, les gros médias ne sont pas à la portée de tous.

Et pour les petites entreprises, il est vital de se faire connaitre.

L’événementielle, les médias sociaux, et comme tu le cites, le “street marketing” ou la “guérilla marketing” sont d’excellentes alternatives aux médias classiques.

A condition d’être intelligents et créatifs, ils peuvent permettre à David de battre Goliath, en générant un buzz médiatique.

Un excellent exemple d’opération RP c’est la campagne événementielle du site de rencontres Adopteunmec.com qui a ouvert une boutique éphémère rue du Bonheur, à Paris en mettant en vitrine des beaux mâles en chair et en os.

L’annonceur a dit qu’elle a engendrée plus de 1.000 retombées dans les médias, dans cinquante pays et à 90% positives.

Aujourd’hui, cinq ans après sa création, Adopteunmec.com réalise plus de 16 millions de chiffre d’affaires, se lance dans trois pays et sort une nouvelle campagne.

Pas mal, non ?
D’autres ont trouvé la manière de se faire connaître avec deux sous.

Comme cette école de dressage de Montréal qui a fait une mini opé de street marketing .

Ayant un budget minuscule, elle a semé des vieilles baskets mordillées et remplies de biscuits à chiens dans divers parcs pour faire en sorte que les propriétaires des toutous ne passent pas à côté et récupèrent, au passage, leur carte de visite.

Une bonne idée pour se faire connaître.

Pourtant le street marketing, destiné à l’origine à des petites entreprises, est surtout utilisé par les grandes pour compléter leurs campagnes publicitaires.

Comme Ikea, qui, en tout début d’année, a installé des meubles de salon à la gare de Lyon.

Ou les rasoirs Tondeo qui ont utilisé la nature comme support de leur campagne d’affichage :

tondeuse

Et quand les petits annonceurs se lancent, s’ils ne prennent pas toutes les précautions ou s’ils ne sont pas bien conseillés, ils peuvent se prendre un râteau.

Vous souvenez-vous de Rentabiliweb, en 2009 ?

L’annonceur, pour lancer son site, avait pensé distribuer environ 40.000 euros en billets de banque (entre 5 et 500 euros) aux passants, à Paris.

Une action coup de poing qui a tourné à l’émeute (voir l’article sur Paris Match).

Un photographe a été roué de coups, des projectiles ont fusé sur les policiers mobilisés, une voiture et du ‘mobilier urbain’ ont subi de sérieux dégâts.

L’annonceur, après avoir été sérieusement critiqué, a fini par reverser l’intégralité de la somme au Secours populaire.

rentabiliweb

Des conseils pour réussir sa pub ?

1. Jugez la rentabilité d’une communication sur le rapport qualité/prix et pas uniquement sur le prix.
2. Choisissez une stratégie percutante adaptée à la cible et à son produit.
3. Concrétisez votre strate’ par une idée qui tue, simple, mais rusée, intelligente, mais percutante, qui va faire “tilt” dans la tête des gens, bref celle qui est tellement géniale qu’elle peut se passer de grands moyens pour se faire remarquer et pour avoir de grosses retombées presse.
4. Achetez des packs proposés par les médias discounters ou par certaines agences sérieuses.
5. Economisez sur les paillettes, pas sur les talents, jamais sur la qualité du contenu.
6. Faites des économies sur les médias classiques en utilisant le buzz, les vidéos virales, l’événementiel, la guérilla marketing ou le street marketing, le sponsoring, le marketing communautaire.
7. Et pour le street marketing ou la guérilla urbaine, inspirez-vous des anglo-Saxons qui savent maîtriser et manier toutes ces techniques de manière étonnante et intelligente.

2  – Peut on surfer sur des vagues et des modes de vidéo virales (ex : le Harlem Shake, avant les lip-dub) ? Quels sont tes conseils et erreurs à ne pas commettre ? Peut on s’improviser comédien ?

Ce sont des modes, comme tu le définis toi-même… Et comme toutes les modes… elles se démodent.

Et à la vitesse de l’éclair.

Il ne faut oublier non plus que ceux qui créent la surprise, la mémorisation et la sympathie, ce sont les premiers.

Les premiers flash dance, par exemple, ont laissé les gens bouches bée.

Le cent cinquantième, devient carrément ennuyeux.

L’épidémie de Harlem Shake a été un phénomène virale très puissant, mais éphémère.

Elle est arrivé à saturation et fait déjà partie du passé.

L’esprit contestataire du Lip Dub, aussi.

Certains annonceurs ont surfé sur la vague rapidement et de manière sympatrique.

Même les tout petits, minuscules.

D’autres ont complètement raté leur coup.

Et, quand on se plante, on peut provoquer l’effet contraire de celui souhaité et déclencher un bad buzz, qui peut ternir l’image d’une marque.

Après, ce n’est pas évident de rattraper le coup.

Le cas Décathlon est un excellent exemple de lip-dub raté et rattrapé de justesse.

Pour ceux qui n’ont pas suivi l’histoire, tout est parti des vendeurs du magasin qui, pour promouvoir les produits de la marque pour Noël, ont sorti une vidéo où ils dansaient et chantaient :

N’est pas comédien qui veut et certains n’ont pas le sens du ridicule.

Un véritable flop “le pire lip-dup de 2012” et le démarrage d’un bad buzz sur la toile.

Ca aurait pu tourner au drame, s’il n’y avait pas eu son CM qui a réagi à la vitesse de l’éclair et au lieu de le subir, il l’a complètement assumé, jusqu’à l’intégrer en home page Youtube de Décathlon France.

Un vrai pro qui a su faire une gestion souple et efficace du buzz en réagissant vite et en retournant la vidéo en faveur de la marque.

Donc, avant de vous lancer, gardez à l’esprit quelques principes simples :
– Lancez-vous uniquement si vous maîtrisez le sujet ou si vous avez une idée créative et du talent.

Sinon appuyez-vous sur un bon professionnel car, mal maitrisées, certaines techniques risquent de se retourner contre votre marque.
– Puisque mieux vaut précéder les modes et les tendances plutôt que de les suivre, inventez-les.

Ou soyez à l’affût de toute nouveauté pour surfer sur la vague sans perdre de temps.
– Pour que l’efficacité d’une vidéo virale soit durable, elle doit faire partie d’une stratégie de communication avec un véritable concept.

Méfiez-vous des petits coups sans lendemain, car même si très sympatriques, ils vous feront perdre de l’argent car ils feront le bruit d’un pétard mouillé.

3 – Si une Start Up High Tech te demandait des conseils pour faire connaitre son entreprise, quelles seraient tes recommandations et outils, sachant que le budget serait limité, quelles sont les 10 priorités ?

Je ne crois pas aux 10 commandements car dans la pub, il n’existe pas une règle ou une recette miracle qu’on peut appliquer à tous.

Chaque entreprise est unique, a des priorités différentes, donc sa stratégie de communication doit être unique, adaptée à ses objectifs, à sa cible, à son produit, à ses contraintes, à sa concurrence.

De plus, il faut du nez et de l’expérience, outils nécessaires à flairer le bon moment pour faire la bonne opé.

Néanmoins, il y a toujours des petits conseils qui peuvent aider.

Et donc puisque  tu m’en demandes 10, je vais te le donner :
1. Une bonne pub peut faire l’impossible, mais pour les miracles il n’y a que dieu.

Avant de communiquer, attendez donc que votre offre soit vraiment au point, (produit, distribution, prix, stratégie) et ayez vraiment quelque chose en plus en rapport à vos concurrents, sinon pourquoi le consommateur devrait vous choisir ?
2. On peut se faire remarquer sans dépenser de l’argent à condition de dépenser beaucoup de… matière grise. Osez la création à fond !

Préférez une opé étonnante, spectaculaire à celle mièvre, qui passera complètement inaperçue.

Les ingrédients indispensables sont : des idées, de l’audace et encore des idées et de l’audace.

Une idée créative, novatrice, maline, courageuse peut se transformer en véritable coup de maître, si elle est pertinente et en harmonie avec l’ADN de votre marque.
3. On ne communique pas n’importe comment à n’importe qui.

Sortez de votre bulle, mettez-vous en symbiose avec votre cible et adressez-vous à elle en utilisant le bon ton et les arguments qui peuvent la toucher.
4. Tapez à fond sur le clou.

Mieux vaut être vraiment présent dans un média bien ciblé que de se disperser un peu partout.
5. Ne pensez jamais “combien ça coute “? mais “combien ca va me rapporter ?”

Choisissez une communication de qualité, même si plus chère, à une pub au rabais qui vous donnera une mauvaise image. La qualité est plus importante que la quantité.
6. Si vous avez une 2CV, inutile de démarrer à la vitesse d’une Ferrari.

Communiquez en crescendo.

Commencez par les blogueurs influents qui peuvent relier votre infos et devenir prescripteurs.

Simplifiez leur la vie avec un texte tellement bien fait et des documents si faciles à charger, qu’ils n’auront pas à perdre du temps.

N’oubliez pas de vous inscrire dans les annuaires en ligne, pensez aussi aux RP, aux médias sociaux. Offrez-vous un « community manager ».

Votre démarche doit être progressive et rigoureuse.

Dès que vous aurez de quoi vous acheter une Ferrari, vous pourrez passer à la vitesse supérieure et passer dans les circuits prestigieux.
7. Réfléchissez sur le long terme.

Mieux vaut se poser toutes les questions en amont que de changer tout le temps car ça perturbe le consommateur.

Une stratégie à long terme permet de bien se positionner sur le marché, met en confiance et fidélise votre cible, et permet même de surmonter plus facilement les crises.
8. Changez tout sans rien changer.

Une fois choisie votre stratégie, restez-lui fidèles.

N’oubliez pas qu’un concept fort c’est un concept qui dure et se décline dans le temps.

Regardez Evian et sa stratégie magnifique. Son “live yong” (La fontaine de jouvence) dure depuis 15 ans et nous étonne toujours autant.

– Les “bébés nageurs” : (http://www.youtube.com/watch?v=aFsVN6V00lQ) ,

– “les roller babys” (http://www.youtube.com/watch?v=XQcVllWpwGs),

-les “Baby inside” (http://www.youtube.com/watch?v=Q3oPZwXsxfI)

– les “Baby&me” (http://www.youtube.com/watch?v=pfxB5ut-KTs),

Ce sont des déclinaisons magnifiques du même concept, qui se renouvelle dans la continuité, tout en nous en mettant plein la gueule avec leur créativité innovante.
9. N’oubliez pas que s’il y a autant de publiphobes, c’est aussi à cause des mauvaises pubs ou de pubs qui tombent au mauvais moment.

Evitez donc d’agacer l’internaute avec de la pub non désirée.

Lui imposer des fenêtres pendant qu’il cherche une info ou qui regarde autre chose, c’est la meilleure manière de faire détester votre marque.

Ne le bombardez pas non plus des newsletters sans intérêt s’il passe sur votre site.

Posez-vous la question : mon message va-t-il l’intéresser et lui apporter quelque chose ?
10. N’oubliez pas que l’humour est une arme redoutable.

Il est prouvé qu’une campagne publicitaire basée sur l’humour a 10 fois plus d’impact sur le consommateur tout en créant une relation affective et complice.

Un consommateur qui rit ou qui sourit est dans les meilleures dispositions d’esprit pour recevoir un message et s’attacher au produit.

Mais, attention car, selon la culture, l’âge, la sensibilité, etc. on ne rit pas des mêmes choses.

Maniez donc l’humour en faisant très attention à votre cible.
Voici mes 10 règles, mais n’oubliez pas que les règles sont faites pour être transgressées.

4 – Selon la stratégie Marketing 2020 de Coca Cola, il faut créer des émotions en plus des publicités traditionnelles… Quel est ton avis là-dessus ?

Si tu fais allusion au concept du vice-président mondial de la stratégie publicitaire et créative de Coca-Cola, Jonathan Mildenhall, qui veut déve­lop­per davantage de connec­tions émo­tion­nelles en racon­tant des histoires et affirme que la nouvelle définition du bonheur passe par le partage, je suis parfaitement d’accord.

Tout le monde sait que l’émotion provoque l’envie d’acheter et l’attachement à une marque.

Émouvoir, c’est donc indispensable et incontournable pour créer de l’affect.

Avec ses 14 millions de fans Facebook et à l’ère des médias sociaux, Coca Cola peut facilement écouter et partager des émotions avec sa communauté.

Lancer un fil pour créer une chaine de créa­tivité avec ses consommateurs, ­cata­ly­ser leurs idées créatives et leur capacité à générer des histoires, partager le “bonheur” sur les médias sociaux, faire du storytelling dynamique, c’est une bonne idée sans risques.

En revanche, si tu fais allusion au fait que Coca-Cola a décidé d’intégrer les neurosciences pour mesurer les mécanismes émotionnels, je ne suis pas pour.

Essayer de comprendre ce qui touche les gens, ce qui motive leurs choix, pourquoi pas ?

Mais sonder leur cerveau, mesurer l’émotion et l’efficacité d’une publicité à travers un encéphalogramme ou l’observation des ondes électriques du cerveau, bof…

Et au-delà des limites éthiques, le neuromarketing a aussi des limites scientifiques et méthodologiques qui remettent en cause la pertinence des résultats.

J’ai entendu qu’un logiciel prédit les comportements inconscients et évalue et anticipe « l’émotion qui fait vendre ».

Encore bof…

A ce jour, aucune étude n’a confirmé qu’il y a un véritable lien entre la réaction d’une aire cérébrale sondée en labo et la décision d’achat.

Le cerveau analysé est isolé du contexte, du lieu social, en dehors d’une situation réelle.

Et son prix exorbitant (environ 800 euros de l’heure pour la simple acquisition des images neuronales) va en refroidir plus qu’un.

Pourquoi remettre à l’ordre du jour le fameux mythe de la manipulation qui avait fait dresser le poil des consommateurs il y a quelques décennies et le conforter dans l’idée que la pub les manipule ?

A l’époque, les fameuses images subliminales qui prétendaient de véhiculer un message au subconscient avaient déclenché de grosses polémiques.

Puis toutes les recherches menées avaient révélé l’inefficacité de la fameuse 25e image.

En tout cas, en France, la loi interdit les techniques d’imagerie cérébrale en dehors de fins médicales, ou de recherche scientifique (Art.16-14 du code civil).

Donc, pour le moment, le neuromarketing chez nous, n’a pas un grand avenir.

Et tant mieux !

5 – J’aime dire que la publicité est l’Art du 21ième siècle, qu’en penses tu ?

C’est une question à effet domino qui pourrait déclencher un long débat et une série d’autres questions comme : La publicité est l’art ou l’art…. de convaincre ?

Tout dépend de la signification qu’on donne au mot “art “.

On dit que l’art est “libérale” et la publicité est “mercantile”.

Mais si l’on considère que l’art est un vecteur d’émotions, une manière d’interpeller, de toucher, de créer des liens avec les gens, si on pense que c’est l’expression d’un processus créatif qui puise son inspiration dans les tendances culturelles et sociologiques du moment, oui, bien sûr, on peut affirmer que la pub c’est de l’art.

De quel siècle ? De tous.

Chaque siècle a eu ses personnages emblématiques qui lui ont donné une dimension artistique et ceci tout au long de l’histoire de la pub.

Des artistes comme Toulouse-Lautrec et d’autres magnifiques affichistes au 19e siècle.

Au 20e, le regard extraordinaire d’Andy Warhol et de Roy Lichtenstein a laissé une trace durable.

Et puis il y a eu aussi les visionnaires, les génies, ceux qui ont inventé de nouvelles manières de communiquer ou qui nous ont fasciné au point de nous donner envie de rentrer dans le métier.

Le 21e siècle, c’est l’ère du numérique.

Le digital a bouleversé la pub et changé les règles du jeu.

Changer le message en dialogue, faire interagir la marque et le consommateur, c’était inimaginable, il y a quelques années.

Pourtant l’agence Buzzman avec Tipp ex a scotché le monde de la communication et démontré qu’on pouvait faire de l’excellente créa en dehors des médias classiques avec sa première vidéo virale interactive “NSFW. A hunter shoots a bear”.

Ca a été l’une une des meilleures opérations digitales avec 50 millions de vues sur Youtube, sans compter les partages à n’en plus finir sur les réseaux sociaux.

L’agence a su utiliser l’interactivité de manière intelligente, créative, drôle.

Changer le message en dialogue, faire interagir la marque et le consommateur, c’était inimaginable, il y a quelques années.

Et ça ne fait que commencer.

De nouveaux médias, de nouvelles technologies, de nouveaux défis naissent chaque jour, et aussi de nouvelles opportunités et de nouvelles manières de s’adresser au consommateur.

Une agence anversoise vient de sortir la première pub sur la quelle on peut parier et gagner de l’argent dans et pendant un film.

Aujourd’hui certains ne jurent que par le digital, d’autres pensent que c’est la cerise sur le gâteau.

Selon les conclusions du rapport «Next Generation of Marcoms» de MediaSchool Group, on prédît que les agences digitales et les réseaux sociaux disparaîtront dans 10 ans.

Bref, des mutations sociétales sont en route, tout bouge et rien n’est gagné.

Tout reste à réinventer, à recréer.

La publicité sera l’Art du 21ème siècle ? Sûrement, mais c’est la prochaine génération qui nous le dira.

6 – Est-ce que tu pourrais nous indiquer qui est le meilleur publicitaire de tous les temps ?

Chacun des personnages emblématiques qui a su innover, oser, inventer, a été le meilleur publicitaire à un moment précis de l’histoire de la pub.

J’en parle dans mon livre “Langue de Pub“, enfin, je brosse un portrait rapide de certains car il m’aurait fallu un livre entier et pas juste un chapitre pour les “raconter” en détail.

Il y a eu ceux qui ont accompagné les grandes heures de la publicité, influencé les générations passées, marqué les futures, ceux sans qui on ne serait pas là.

Ils sont les “monuments de la pub”. Mais aussi les illuminés, les allumés, les idéalistes, les audacieux, les fous qui ont fait tomber certaines idées reçues.

Si je dois indiquer ceux qui m’ont touché de manière plus personnelle, j’en choisirai deux :

Philippe Michel (1940-1993)

Sir John Hegarty.

Ce sont eux qui m’ont fait aimer mon métier.

Philippe Michel a cassé le système de valeurs et osé des mots et des idées qui faisant bouger les neurones des gens avec :

– « Vous ne viendrez plus chez nous par hasard » pour Total,

– « Buvez, éliminez » pour Vittel,

– « Je ne suis pas jolie, je suis pire » ,

– ” Je déteste qu’on m’aime pour mon intelligence”,

– “Pour m’endormir je compte les garçons”,

– pour les chipies aguicheuses et insolentes de Kookaï,

– « La mamie que je préfère est dans le frigidaire » pour Mamie Nova.

Sans parler de la série “comédies musicales” parfois loufoques avec les bourges déjantés des spots Eram, sublimés par Étienne Chatiliez où Philippe Michel a osé inverser l’équation marketing beau=cher=classe par la fameuse signature “Il faudrait être fou pour dépenser plus”.

Sans oublier la fameuse campagne pour l’afficheur Avenir, devenue culte “j’enlève le haut” de Myriam, qui a fait le tour du monde.

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Philippe Michel a osé des pubs corrosives, tout en ayant une réflexion presque philosophique sur le métier.

Il disait :

– « Le rôle de la publicité n’est pas de faire vendre des choses, mais de fabriquer des liens d’ordre culturel entre les désirs de l’entrepreneur et ceux du public. »

– « Il faut s’adresser aux gens par le biais de messages qui leur parlent, qui entrent en résonance avec des choses qu’ils ont en tête”.

Il a marqué ma génération et ouvert des voies jusque-là insoupçonnées.

Il a fait école en France et donné vie à une multitude de disciples.

A l’étranger, celui qui m’a frappé, c’est Sir John Hegarty.

J’ai un faible pour les rebelles qui n’ont pas froid aux yeux, et j’ai toujours adoré sa manière de manier l‘art du contre-pied, devenue la marque de fabrique de son agence BBH (Bartle Bogle Hegarty).
“When the world zigs, zag ! ” son affiche mythique du mouton noir, lui va comme un gant. D’ailleurs le mouton noir est devenu le logo de l’agence.

Comment faire connaître son entreprise ? Les conseils d'une Pro de la pub ! 5
Il disait “La créativité n’est pas une occupation mais une préoccupation”.

Il a su faire des pubs décalées, subversives avec une audace créative incroyable.

En faisant de la création son crédo, il a fait aussi le succès d’autres marques.

Il a contribué à relancer la marque Levi’s tout d’abord avec cette affiche, puis avec des spots comme “Laundrette” pour le « stonewashed » de son 501 qui a fait grimper les ventes de la marque de 80 % en un an, au Royaume-Uni.

Mais aussi toutes les campagnes pour les déodorants Axe.

C’est Sir John Hegarty qui a changé la transpiration en séduction en la mettant admirablement en scène.

Et avec humour.

Personne ne peut oublier le spot «Axe Excite» qui a gagné un lion en 2012 au festival de Cannes.

Magnifique exemple qui preuve qu’on peut être très créatifs en restant dans la strate’ et sans jamais oublier le produit.

J’ai eu la grande chance de croiser le chemin de ces deux grands monstres.

J’ai rencontré Philippe Michel peu avant sa disparition, et Sir Hegarty, il y a un an, lors des Creativ morning à Paris.

Dommage que mon échange a été limité par mon anglais pas très fluide.

7  – Ton blog a été sélectionné dans le Top 10 des meilleurs blogs marketing en France, est-ce que tu pourrais nous donner 5 conseils pour réussir un blog ?

Pour réussir un blog, les experts donnent 3 conseils en priorité : écrire un billet par jour, utiliser les bons mots-clés, être bien référencé.

Je n’ai rien fait de tout ça, pourtant mon blog est dans le Top 10 des Golden blogs Adwards 2012 et j’ai été sélectionné par Stratégies comme l’un des 10 meilleurs blogs de pub de la toile.

Pourquoi ? Le succès d’un blog se fait sur le long terme.

Etre bien placé sur les moteurs de recherche, permet, bien évidemment, d’accroitre sa visibilité, mais ne suffit pas à faire d’un blog un incontournable.

Tout comme une bonne interface ou une navigation simple qui facile la visite, mais ne fidélise pas le lecteur.

Je pense donc que les experts ont tous raison, mais le plus souvent ils oublient juste de préciser que c’est à condition d’avoir du contenu, car sans ça, c’est comme si on mettait en valeur un super paquet cadeau sans cadeau à l’intérieur.

Donc :
1. Du contenu, du contenu, du contenu !

C’est la condition sinequanon. Se limiter à afficher un copier/coller du communiqué de presse ou à rajouter quelques lignes sans intérêt au spot ou à l’annonce qui vient de sortir, réduit un blog à un clone d’un autre blog.

Pourquoi donc le lecteur devrait rester fidele à l’un ou à l’autre quand ils se ressemblent tous et sont interchangeables ?

Alors, donnez-vous une ligne éditoriale, pensez à votre cible, faites attention à vos sources, ayez un minimum de réflexion, ou attaquez un sujet par un angle original.

Et contrôlez les infos.

C’est vrai, un blogueur n’est pas un journaliste, mais un blog reste un media et éviter de donner des fausses infos, c’est la moindre des choses.

Une approche professionnelle, personnelle, une plus value, un contenu inédit ou polémique sont les élements incontournables d’un blog de qualité qui sera suivi par un public de qualité.
2. Parler de ce qu’on connait le mieux :

Savoir de quoi on parle, avoir la maîtrise du sujet, c’est essentiel.

Sinon comment pourrait-on faire un minimum d’analyse, donner un avis et avoir du recul ?

Les blogs de pub, par exemple, sont tenus le plus souvent par des gens qui n’ont jamais travaillé dans la pub.

Quand il s’agit de publivores passionnés qui veulent partager leurs coups de cœur et qui ne se la jouent pas “experts”, ca peut être très sympa.

La passion est entrainante et peut remplacer l’expérience.

Mais quand il s’agit de blogueurs qui se sont mis sur le créneau, sans aucune légitimité, uniquement pour avoir un complément de revenu, je grince les dents.

Bien sûr, tout le monde peut avoir son fun club, mais les bons blogs professionnels, ceux qui durent dans le temps, qui sont lus par une cible exigeante et deviennent des références, sont tenus par des professionnels comme :

DARKPLANNEUR,

http://www.nicolasbordas.fr/,

http://www.mycommunitymanager.fr/,

JEAN-JACQUES URVOY,

http://publigeekaire.com/,

https://www.conseilsmarketing.com/,

– etc.

3. Avoir du talent ou innover :

Ecrire c’est bien, bien écrire, c’est mieux.

Un texte bien tourné est plus agréable à lire qu’un charabia pédant ou soporifique.

Bien évidemment, un blogueur n’est pas forcément un écrivain, mais une certaine “patte” ou une patte certaine reste une plus value qui peut faire le succès d’un blog.

Des sujets décalés ou inattendus ou une information originale, peuvent aussi captiver l’attention.

Si quelques coquilles se glissent entre les lignes, ce n’est trop grave, mais attention aux fautes graves d’orthographe !

Peaufinez vos textes, écrivez avec brio, démarrez par une phrase intrigante, ou séduisante.

Et rédigez les titres de vos billets comme des slogans publicitaires car… sans accroche, on décroche; -).
4. Privilégier la qualité à la quantité : pas le temps ?

Je sais, quand on travaille toute la journée jusqu’à très tard et qu’on a une vie à côté, c’est difficile de donner RV à ses lecteurs tous les jours, avec un sujet intéressant, un joli texte, sans compter qu’il faut chercher à l’illustrer, contrôler les infos, les liens, formuler, rélire, etc.

Dans ce cas, la qualité peut remplacer la quantité.

On dit que le succès d’un blog dépend à 25% de la fréquence de mise à jour.

Oui, mais aussi à 41% de la qualité du contenu. Si vous n’avez pas le temps, donc, mieux vaut faire moins, mais bien.

La preuve ? Je publie en moyenne un billet par semaine, tandis que les autres sortent un billet par jour.

Pourtant mon blog marche bien depuis 7 ans et ses visiteurs lui sont fidèles.
5. Respecter le lecteur :

Un blog a besoin d’indépendance et de liberté d’expression.

Certains blogueurs créent le leur uniquement pour se faire de l’argent et leur blog finit par devenir le terrain d’expression des marques.

Si vous voulez que vos lecteurs aient confiance en vous, soyez objectifs.

Ils ne sont pas stupides et vont vite s’apercevoir que vous les roulez dans la farine.

Vous pouvez bien évidemment recevoir des CP ou aller à des soirées de lancement de produit ou de campagne, mais soyez clairs avec les annonceurs dès le départ, vous gardez le droit de dire ce que vous pensez.

Vous êtes là pour relater objectivement une info ou pour parler d’une campagne, pas pour leur cirer les bottes ni pour écrire n’importe quoi.

Rémunérations, soirées ou cadeaux ne serons pas la monnaie d’échange pour une bonne critique.

Votre honnêteté sera gagnante : vos lecteurs vous feront confiance, votre avis aura du poids, et quand vous parlez en bien d’une campagne ou d’un produit, vous serez crédibles en faisant ainsi le bonheur des meilleurs annonceurs.

Conclusion : parlez de ce que vous connaissez, parlez-en de manière personnelle, agréablement et intelligemment, ou avec brio et ne prenez pas vos lecteurs pour des imbéciles.

Quant aux outils spécialisés, les mots-clés, l’optimisation du référencement ou la bonne maitrise des réseaux sociaux, ce sera le joli ruban qui accompagnera le magnifique “cadeau” que vous allez faire à vos lecteurs.

En Conclusion…

Pour en savoir plus sur la publicité, et l’Art de se faire connaitre, n’hésitez pas à visiter le blog de Babette LeJourSansPub.fr

Ou ses deux livres “Langue de Pub” & “Pubelle” :

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