Le concept d’antifragilité a été introduit par Nassim Nicholas Taleb dans son livre “Antifragile – les Bienfaits du Désordre” (17 euros sur Amazon).
Il explique que les êtres vivants ont tendance à être antifragiles.
Cela contraste avec les choses “fragiles” qui se cassent facilement ou “robustes” qui se brisent dès que le choc est trop important.
Les systèmes antifragiles s’améliorent ou se renforcent en réponse à des défis, des erreurs, des évolutions soudaines, des chocs.
L’antifragilité est souvent accompagnée de redondance.
Par exemple, les systèmes biologiques ont souvent plusieurs organes ou voies métaboliques qui peuvent compenser les défaillances des autres.
Les organisations antifragiles apprennent de leurs erreurs et s’adaptent.
Cela peut être comparé à l’évolution par sélection naturelle.
La présence de nombreuses options, dispositifs de secours… peut rendre un système antifragile, car il peut choisir entre de multiples voies en réponse à un stress ou un changement.
Il peut s’adapter et tirer parti de situations inattendues avec le caractère réactif et non défaitiste.
Etre capable de prendre des risques (Barbell strategy), avec certes une majorité des investissements dans des actifs sûrs, mais une petite portion doit être allouée à des paris à haut risque et à haut rendement.
L’antifragilité valorise la flexibilité, l’apprentissage continu et la capacité à s’adapter et à prospérer dans un monde incertain et en constante évolution.
Le meilleur exemple est l’être humain :
- L’homme est conçu pour résister à des accidents, maladies… avec un système immunitaire qui lui permet de résister naturellement à un virus ou à résister à un choc.
- En cas de maladie le corps va lutter contre les virus, et lors d’un accident notre corps saura se cicatriser et réparer les os.
- Lors d’un prochain problème, nous saurons nous en souvenir, mais surtout notre corps aura appris à se défendre contre ce virus ou un virus proche, nos os seront renforcés à force de subir un traumatisme toujours au même endroit…
Le concept d’antifragilité adapté au monde de l’entreprise
Le COVID a révélé le caractère antifragile de certaines entreprises, et à l’inverse la fragilité et le caractère robuste d’autre.
Une entreprise antifragile peut jouer sur plusieurs caractéristiques
- Avoir plusieurs sources de revenues indépendantes, qui proviennent de plusieurs marchés, et si possible avec un business modèle à abonnement / revenus récurrents.
- Multiplier les sources de prospects. Par exemple, si 80% de vos prospects viennent du SEO, de Linkedin… vous êtes en zone de risque en cas de changement de l’algorithme.
- Accepter de faire des erreurs, mais apprendre à les corriger vite (sans chercher à punir les coupables), puis apprendre de ses erreurs (un REX, un post mortem…), et en documentant ce qui est arrivé et les process mis en place.
- Tester de nouvelles idées régulièrement, en mode “low tech” ou growth hacking, afin d’avoir un maximum de résultats avec un minimum de moyens.
- Anticiper les problèmes qui pourraient arriver, via une analyse des risques systématiques (le fameux “Et si…”), avec des mesures préventives / correctives / de limitation des impacts.
- Chercher à corriger la source des problèmes, et pas seulement les symptômes. Souvent dans les entreprises, on cherche à corriger les problèmes sans oser corriger les vrais problèmes (ex : un CRM inadapté, de mauvais managers…) qui nécessite d’oser prendre des décisions fortes.
- Favoriser l’autonomie de ses collaborateurs, afin qu’ils puissent traiter par eux-mêmes le maximum de problèmes sans “Demander au Chef” ou attendre des ordres. C’est aussi favoriser les projets inter-département, en laissant de l’autonomie aux chefs de projets, pour inciter à la créativité. Cela peut se matérialiser par un hackathon, des projets internes menés par des non-cadres…
- Etre au contact de ses clients, et les rencontrer régulièrement (ex : 1 réunion / an avec ses tops client) pour toujours être en phase avec son marché.
- Réduire ses dépenses, et favoriser ses marges afin d’être prêt pour les chocs. Cela veut dire aussi oser faire des choix et sélectionner les projets prioritaires et savoir y mettre le poids du corps afin d’obtenir des résultats.
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C’est ce concept que je présente justement dans mon livre “Adapter son business dans un monde en décroissance”, avec l’importance de développer une organisation agile.
