Comment réussir sa création d’entreprise grâce aux méthodes de growth hacking ?
Dans le contexte économique actuel, avec une succession de crises (COVID, essence, Ukraine…), l’incertitude est de mise.
Pourtant, c’est encore le moment de créer son entreprise, car comme le dit un vieux proverbe Chinois “Le meilleur moment pour planter un arbre, c’était il y a 20 ans, et le second meilleur moment, c’est maintenant”.
En effet, si vous ne décidez pas de vous lancer, au moins en parallèle de votre activité actuelle, il est fort possible que vous ne vous lanciez jamais.
Alors comment réussir sa création d’entreprise dans ce contexte ?
La partie administrative, c’est-à-dire la création d’entreprise en elle-même, n’est pas ce qui est de plus compliqué… bien au contraire !
En effet, vous pouvez commencer par un statut auto-entrepreneur ou un portage salarial ou encore créer une société classique (ex: une SASU…).
Le choix entre ces différentes formes de sociétés dépend de plusieurs choses, en particulier, est ce que vous :
- Allez créer votre entreprise en parallèle d’une activité de salarié ?
- Ferez plus de 15 000 € de chiffre d’affaires les premiers mois ?
- Avez des frais à déduire (achat de matériel…) ?
- Etes actuellement au chômage et que vous ne voulez pas que votre chiffre d’affaires soit déduit de vos droits au chômage ?
- Faites de la prestation de service ou de la vente de marchandise ?
- …
Répondre à ces questions vous aidera à choisir le bon statut.
Par exemple, être auto-entrepreneur est très intéressant pour sa simplicité (création en ligne en quelques minutes, peu de formalités administratives, une taxation proportionnelle au chiffre d’affaires…), mais cela ne conviendra pas si vous a vez peu de marges, beaucoup de chiffre d’affaires…
Le portage salarial est souvent très pertinent car vous pouvez déduire vos frais professionnels, prolonger et cumuler des droits au chômage, déléguer totalement la partie administrative, profiter des avantages du salariat et des avantages du freelancing, etc.
Le portage salarial fonctionne selon un principe simple : vous devenez “salarié” de la société de partage et la société de portage facture votre client final :
La SASU est intéressante si vous souhaitez conserver vos droits au chômage (en vous payant via des dividendes), déduire vos frais… mais elle nécessite de faire plusieurs dizaines de milliers d’euros de chiffre d’affaires afin de rentabiliser les frais de structure (avoir un expert comptable…).
Vous avez un comparatif complet sur le site de la BPI que vous pouvez consulter sur ce lien :
La clé de la réussite de son projet de création d’entreprise n’est donc pas la création de l’entreprise, mais bien le fait de trouver un produit ou un service qui saura séduire sa cible.
Pour cela, il existe 14 méthodes pour tester un marché et vérifier son idée (voir cet article où j’explique comment être sûr à 200% de proposer un produit qui va être un succès).
- Utiliser des études existantes sur les tendances à venir, les secteurs en croissance…
- Vérifier dans des outils comme Google Keyword planner, SEMrush, Ubersuggest… le volume de recherches / mois sur votre thématique.
- Analyser l’évolution de la demande sur une thématique donnée.
- Faire une page de présentation de votre projet comme s’il était lancé, et faire des publicités Google Ads et Facebook Ads pour vérifier que la cible est bien intéressée, son comportement sur la page de vente…
- Analyser ce que font les concurrents en France, aux USA… afin de se différencier. Le but étant de soit vous de vous différencier, soit de massifier la communication…
- Lancer une campagne de crowdfunding (financement participatif), afin de vérifier s’il y a un réel attrait du concept au-delà de vos amis et connaissances.
- Auditer les performances des concurrents proches ou similaires via leur site ecommerce (nombre de produits vendus, estimation du trafic…).
- Tester l’intérêt du produit ou du concept via les sites de petites annonces comme leBonCoin… afin de voir si les gens achèteraient et à quel prix.
- Discuter avec des prospects et leur présenter votre projet comme si votre produit allait sortir bientôt.
- Organiser une étude quantitative (étude de marché via un questionnaire) afin de valider un intérêt, de proposer des idées de prix, de nom de produits…
- Etudier les groupes Facebook, Linkedin, les forums… afin de voir quels sont les problèmes de votre cible, de leur demander de réagir à votre offre…
- Prendre du recul sur votre offre, et de vous faire l’avocat du diable en listant tout ce qui pourrait ne pas fonctionner, afin justement d’éviter que les problèmes majeurs n’arrivent.
Par exemple, avec SEMrush (essai gratuit sur ce lien) je vois le volume de recherches pour “massage marseille” :
Cela permet de voir s’il y a une vraie demande.
Ces 14 méthodes vous permettront de valider votre idée, afin d’être certain de vous adresser à une cible qui a des problèmes “D.U.R.S.”, c’est-à-dire valider que son produit ou service adresse répond à des problèmes “DURS” est essentiel, car cela permet de vérifier qu’il y a un marché et que l’on répond à une demande réelle.
Voici ce que l’on entend par problèmes DURS :
- Douloureux, la personne a vraiment conscience de son problème (ex: on ne peut pas vendre du produit blanchisseur de dents à une personne qui s’en fiche d’avoir des dents un peu jaunes).
- Urgents, c’est-à-dire que la cible a vraiment envie de résoudre son problème (ex: à 2 mois de vacances, c’est là que tout le monde veut faire du sport et un régime pour être beau à la plage).
- Reconnus, ce qui signifie que le prospect a vraiment conscience que son problème est un problème à résoudre (ex: un fumeur n’achètera pas de méthode pour arrêter de fumer tant qu’il ne pense pas que c’est dangereux pour sa santé).
- Solvables, à savoir que la personne a les moyens de payer (ex: un chômeur ne pourra jamais payer une formation à 5000 € sauf si elle a un compte CPF ou des facilités de paiement).
Cela revient à trouver un concept de produit “anti-douleur”, c’est-à-dire qui va soulager le prospect d’un vrai problème conscient, plutôt que de proposer un produit “vitamine” qui va seulement lui apporter un petit plus qu’elle considère comme non indispensable.
Par exemple, un kit anti-ronflement sera un produit “vitamine” pour une personne célibataire, mais cela peut rapidement devenir un produit “anti-douleur” dès que cette personne sera en couple avec conjoint qui ne supporte pas ses ronflements…
Le but est de vraiment trouver un problème important pour un client et la valeur perçue que l’on va apporter.
On peut combiner cela à une réponse sur un besoin plus précis, et ne pas rester sur une cible trop générique.
Par exemple, vous pouvez proposer un programme pour aider les gens à perdre du poids, mais vous risquez de ne pas être assez précis sur la cible ou le problème DURS à résoudre. Dans ce contexte, vous pourriez recentrer votre offre sur un programme de perte de poids pour les femmes qui viennent d’avoir un enfant et qui veulent perdre les kilos en trop pris après avoir eu leur premier enfant.
Ainsi, on ne reste plus dans une solution “générique” qui s’adresse à tout le monde mais bien dans la résolution d’un problème très précis d’une cible déterminée pour laquelle on a bien validé la pertinence du produit…
Car tenter de vendre à tout le monde, c’est au final vendre à personne !
Il faut donc traduire dans la vie concrète de ses clients comment on les aide à résoudre un problème “DURS”, car pour un problème, il peut y a avoir plusieurs solutions.
Il faut convaincre la personne que VOTRE produit est LA solution à SON problème…
En lisant votre argumentaire, il doit se dire “Wow, c’est exactement ça mon problème, il y a enfin une personne qui a compris ce que je ressens, et qui m’apporte une vraie solution“.
Par exemple, pour quelqu’un qui veut rencontrer l’homme ou la femme de sa vie, je peux proposer :
- Un coaching pour faire la partie recrutement à sa place sur les réseaux sociaux
- Des conseils pour rencontrer sur Tinder (amélioration de profils, messages types…)
- Une méthode pour séduire une collègue de bureau ou une voisine
- Une formation pour apprendre à gagner confiance en soi
- Un cours de relooking pour être plus séduisant
- Un programme de musculation
- …
A noter : la notion de problème DUR (sans le “S” que j’ai rajouté, doit venir de Stan le Loup de Marketing Mania, cf cette interview sur son livre “Mon Empire dans un Sac à dos”)
En revanche, il n’est pas nécessaire de trouver un concept de produit “révolutionnaire”, parfois il suffit de prendre un concept qui fonctionne déjà mieux, et tout simplement être plus performant en marketing, en structure de coûts…
En effet, ce n’est pas le meilleur produit du marché ou le moins cher ou celui avec le meilleur rapport qualité prix… qui domine le marché !
C’est le produit qui arrive à être visible auprès de sa cible, et proposer une offre adaptée avec la plus forte valeur perçue au bon moment.
Par exemple, proposer une écharpe de portage bébé va séduire une femme qui va accoucher, mais une fois que le bébé a plus d’un an, il n’y a plus de marché car le bébé est trop lourd.
De même, tout comme il ne faut généralement pas tenter de révolutionner un marché (car cela nécessite de faire prendre conscience à des personnes d’un problème qu’ils ne perçoivent actuellement), ni de proposer le prix le moins cher (vous risquez de ne pas être rentable ou de ne pas être crédible).
A noter : vous pouvez aussi partir du principe inverse, c’est à dire définir quel est le problème principal majeur de votre cible, et construire autour une offre. Dès lors vous pouvez augmenter un maximum la valeur perçue pour pouvoir augmenter vos prix. Par exemple, vous pouvez cibler les personnes qui ont un chien qui aboie tout le temps. Vous pouvez vendre un ebook (voir ce tuto pour vendre un ebook en ligne), mais aussi une formation vidéo ou un coaching à distance via Zoom ou encore de vous déplacer chez la personne pour l’aider à éduquer son chien. Vous passez ainsi d’un livre numérique à 7 euros à une prestation à 1000 €.
Si vous voulez quand même sortir un produit ou un service totalement innovant, je vous conseille de le tester auprès de votre cible via des mises en situation avec un prototype (ex: une maquette de site internet, un prototype en carton, un produit réalisé via une imprimante 3D…).
Pour vous aider, vous pouvez suivre la méthode décrite dans le livre “SPRINT” de Jake Knapp (voir https://amzn.to/3us3Ia8) qui explique comment tester un concept de produit en 5 jours chrono.
Ce guide est vraiment intéressant, car il détaille la méthode dans les moindres des détails, jours par jours, avec les personnes impliquées, la manière de recruter les bons cobayes pour vos tests…
Un des conseils les plus intéressants (et que j’ai moi-même constaté), c’est qu’il suffit d’avoir les retours de 10 personnes dans la cible pour avoir déjà un excellent aperçu de la pertinence de votre offre, sachant que vous devez après chaque interview faire évoluer votre offre afin d’avoir rapidement un produit commercialisable.
La méthode du livre “Sprint” est en amont de la conception même du produit, et c’est une excellente introduction au concept du MVP.
En effet, le MVP (Minimum Viable Product – ou produit avec les caractéristiques essentielles), permet de se concentrer sur la création d’une première version du produit (même imparfaite) afin de tester la fonction clé du produit (la killer feature – la fonction qui tue, c’est-à-dire pourquoi le client doit acheter votre produit).
Le but étant de ne pas perdre son temps à sortir un produit parfait dès le départ, mais d’utiliser une méthode itérative afin de faire évoluer son offre via une démarche itérative (tester & apprendre), si possible en mode co-création avec une petite communauté de prospects cible.
Au final, réussir sa création d’entreprise, c’est simple ?
Créer son entreprise, ce n’est certainement pas le plus compliqué, car la partie administrative se règle rapidement.
Le vrai défi, c’est de proposer une offre adaptée à un segment de prospects qui ont un réel besoin et qui ont conscience de la valeur perçue.
Ensuite, c’est la mise en place de l’idée qui sera essentielle, car une bonne idée ne vaut rien tant qu’elle n’est pas mise en œuvre.
Dès lors, il faudra passer à une optimisation de son cycle des ventes, via une analyse des points clés d’amélioration grâce au Framework AARRR du Growth Hacking :
Le principe étant de trouver où agir en priorité pour obtenir les meilleurs résultats sur le chiffre d’affaires.
C’est ce que vous allez découvrir dans mon initiation aux techniques de growth hacking :
Et si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez consulter ma formation Growth Hacking.