Le Low Tech : ce peut se traduire par “basse technologie” (ou retour à l’essentiel). Il s’oppose au “High Tech” (les technologies de pointe).
Le Low Tech ne signifie pas utiliser des technologies dépassées ou obsolètes, au contraire, il s’agit d’une approche qui privilégie la simplicité, la durabilité et l’efficacité sans dépendre excessivement de ressources coûteuses ou non renouvelables. C’est l’art de trouver des solutions (outils, process…) simples à des problèmes complexes, en utilisant le moins de ressources possibles, tout en étant efficace et durable.
Pour mieux comprendre, prenons le cuiseur solaire.
Dans de nombreuses régions du monde, la cuisson des aliments nécessite du bois ou du charbon, ce qui entraîne la déforestation et la pollution de l’air.
Les solutions high-tech pourraient inclure des cuisinières électriques alimentées par des panneaux solaires coûteux. Mais il existe une alternative low tech : le cuiseur solaire.
Un cuiseur solaire est essentiellement une boîte isolée avec un couvercle transparent et des réflecteurs.
Il utilise la lumière du soleil pour chauffer et cuire les aliments.
Pas de combustibles fossiles, pas d’électricité, juste une conception simple qui utilise le soleil.
On peut aussi prendre en exemple la “Marmite Norvégienne” qui permet une cuisson lente.
Il ne s’agit d’ailleurs pas vraiment d’une marmite au sens traditionnel du terme mais d’une technique d’isolation pour conserver la chaleur et poursuivre la cuisson des aliments sans utiliser de source de chaleur supplémentaire. L’avantage principal de la marmite norvégienne est qu’elle permet de réaliser des économies d’énergie.
Après la phase initiale de chauffage, aucune énergie supplémentaire n’est nécessaire pour terminer la cuisson (qui est en revanche supérieur à la durée de cuisson avec une source de chaleur).
C’est l’essence même du Low Tech : une solution simple, basée sur des principes fondamentaux, qui résout efficacement un problème.
J’ai vu un autre excellent exemple lors de la visite du Château de Brissac Anjou Val de Loire.
En effet, au lieu de proposer le classique jeu de piste pour les enfants sur papier ou en audio-guide, le principe est de trouver les 11 (+ 1 bonus) nounours cachés dans les décors des salles.
A l’issue, les enfants retournent à l’accueil, et reçoivent un bonbon s’ils indiquent avoir trouvé toutes les peluches…
Un moyen simple et pratique d’intéresser les enfants dans la visite d’un château, pour quelques euros et une mise en place rapide !
Les 4L du Low-Tech
Le Low Tech n’est qu’une des caractéristiques des produits dans un contexte de déconsommation, le principe de conception doit respecter la règle des 4L.
L’idée générale derrière la règle des “4L” est que”moins c’est plus”.
Ce concept qui met l’accent sur la simplicité et l’efficacité dans la conception et la mise en œuvre de produits, de processus et de systèmes.
Chacun des “L” a un objectif spécifique :
- Low Complexity (moins de complexité dans les produits, process…) : réduire la complexité inutile dans les produits, les processus et les systèmes. Une conception simple est souvent plus efficace, plus facile à comprendre et moins coûteuse à maintenir. En éliminant les éléments superflus, on peut souvent obtenir de meilleurs résultats avec moins d’effort.
- Low Human (moins d’interventions humaines et un maximum d’automatisation sur les actions à faible valeur ajoutée) : minimiser l’intervention humaine, en particulier pour les tâches qui n’apportent pas de valeur ajoutée ou qui sont répétitives. L’automatisation peut être utilisée pour remplacer ces tâches, permettant ainsi aux humains de se concentrer sur des activités plus stratégiques et créatives.
- Low Tech (moins de technologies complexes qui coûtent cher et qui sont difficiles à maintenir) : Bien que la technologie puisse offrir de nombreux avantages, elle peut également apporter de la complexité, des coûts et des défis en matière de maintenance. Cette règle suggère d’utiliser la technologie de manière judicieuse, en évitant les solutions technologiques complexes ou coûteuses lorsque des solutions plus simples peuvent faire le travail. Il ne s’agit pas de rejeter la technologie, mais de l’utiliser de manière efficace.
- Low Cost (Faible coût, mais sans nuire à la qualité) : Cette règle met l’accent sur la maîtrise des coûts et la recherche d’efficacité économique. Cela ne signifie pas nécessairement de toujours choisir l’option la moins chère, mais plutôt de s’assurer que chaque dépense offre une valeur ajoutée. En optimisant les coûts et en évitant les dépenses inutiles, on peut maximiser la rentabilité tout en offrant des produits ou services de qualité.
En combinant ces quatre principes, la règle des “4L” vise à créer des systèmes, des processus et des produits qui sont efficaces, économiques, et qui répondent aux besoins, sans surcharge ni complexité inutile. Cette approche peut s’appliquer dans divers domaines, de la conception de produits à la gestion d’entreprise, en passant par l’optimisation des actions au quotidien dans les entreprises. En simplifiant et en évitant les complications inutiles, on peut souvent obtenir de meilleurs résultats, plus rapidement et à moindre coût.
Low-tech, low-cost ou innovation frugale ?
Il ne faut pas confondre low tech avec le low-cost qui vise avant tout le prix ou l’innovation frugale qui veut faire de l’innovation à moindre coût.
Le Low-tech consiste à trouver un bon dosage technologique pour atteindre un objectif, sans rechercher la performance maximale (la course au toujours plus plus petit, plus rapide…) afin de répondre à un besoin, avec une fiabilité et une robustesse maximale.
Le low tech peut prendre plus de temps que la création de produits classiques ou coûter cher pour être développée car elle nécessite de revoir des processus, les modes de production, se former sur de nouveaux outils…
Pour Arthur Keller la démarche low-tech est « une approche, une méthode, une vision, une philosophie, presque une culture, dépassant largement la question technologique stricte. Une démarche d’ensemble qui permet de se remettre en conformité avec les limites planétaires, c’est-à-dire de ne pas consommer davantage d’énergie, de matériaux et de ressources que ce que la Terre peut durablement fournir ».
Cela veut dire qu’elle implique en plus la prise en compte de la descente énergétique et matérielle, ce qui n’est actuellement pas le cas des démarches “low tech” en entreprise.
Arthur Keller insiste aussi que le low tech peut devenir un backup des high-techs dans un souci de pérennité.
Par exemple, dans le domaine de la relation client, un énergéticien Français à mis en concurrence deux technologies pour répondre aux demandes des clients par téléphone.
L’une est un callbot qui répondait aux demandes clients avec toute la complexité de reconnaissance de la parole, de compréhension, de réponses synthétisées… et l’autre via l’envoi d’un SMS qui renvoyait lien vers une page web qui orientait vers un traitement des demandes via internet (le SVI Visuel).
La réponse à la demande était similaire (mais pas pour toutes les demandes), cependant le callbot s’est avéré bien plus gourmand en ressources et en énergie. Au final le callbot a été retenu pour un périmètre plus restreint, et et l’envoi de SMS via un SVI Visuel pour les demandes simples.
Cela ne veut pas dire retourner en arrière sur toutes les technologies, mais penser aux impacts présents et futurs, mais repenser les offres au travers de 9 filtres :
- Sobriété
- Maintenabilité
- Empouvoirement (autonomie et prise en main)
- Efficience
- Accessibilité
- Reliance
- Pérennité
- Autonomisation
- Simplification.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur https://lowtechnation.com/low-tech/ et https://lowtechlab.org/fr et https://www.lafabriqueecologique.fr/
Pour en savoir plus, consultez le webinaire de Goodwill Management :