Ne pensez jamais qu’il n’y a pas de solution… dans la plupart des cas, il faut surtout être créatif !
Apollo 13, un des meilleurs exemples de l’ingéniosité humaine
Un des meilleurs exemples, c’est celui des ingénieurs de la NASA qui ont sauvé l’équipage d’Apollo 13 à l’aide d’un matériel improvisé fait de tout ce qui était disponible à bord de la navette spatiale.
Les ingénieurs ont trouvé sous pression une solution à un problème qui semblait impossible à résoudre.
L’histoire se passe en 1970.
Apollo 13 était une mission lunaire habitée qui a mal tourné après qu’une explosion d’un réservoir d’oxygène ait gravement endommagé le vaisseau spatial, mettant en péril la vie de l’équipage et les forçant à annuler leur atterrissage prévu sur la Lune.
Le problème auquel l’équipage et les ingénieurs de la NASA ont dû faire face était lié au système de support de vie du module lunaire (LM), qui servait de refuge sûr pour les astronautes après l’accident.
Le dioxyde de carbone (CO2) expiré par les astronautes s’accumulait dans le LM à un rythme qui dépasserait bientôt la capacité des filtres à CO2 disponibles, ce qui pourrait entraîner l’empoisonnement au CO2 de l’équipage.
Les filtres à CO2 dans le LM étaient de forme cylindrique, tandis que ceux disponibles en surplus dans le module de commande (CM) étaient de forme cubique, et donc incompatibles avec le système du LM.
La solution devait permettre d’utiliser les cartouches cubiques dans le système cylindrique du LM.
L’équipe au sol de la NASA a conçu une solution ingénieuse utilisant des matériaux disponibles à bord d’Apollo 13 :
- des sacs en plastique,
- des cartes de carton,
- des manuels de bord,
- du ruban adhésif.
Ils ont créé un adaptateur improvisé qui permettait aux filtres cubiques de s’adapter au système du LM, assurant ainsi une filtration adéquate du CO2 pour maintenir l’air respirable pour l’équipage jusqu’à leur retour sur Terre.
Cette solution de fortune a été rapidement communiquée à l’équipage, qui a réussi à la mettre en œuvre avec succès, garantissant leur survie.
L’incident d’Apollo 13 est souvent cité comme un témoignage de l’ingéniosité humaine et de la capacité à résoudre des problèmes dans des situations critiques.
La mission, initialement qualifiée de “failure” en raison de l’annulation de l’atterrissage lunaire, est maintenant célébrée comme un “successful failure” en raison de la réussite de la NASA à ramener l’équipage sain et sauf sur Terre.
Voici la vidéo tirée du film Apollo 13 :
On ne peut pas être très créatif sous pression
En revanche, une des clés pour être créatif, c’est de ne pas être sous pression, sinon notre cerveau aura du mal à prendre du recul.
C’est pourquoi, dans la scène du film, les ingénieurs sont dans une à part pour réfléchir sans la pression externe.
La créativité sous pression peut être entravée pour plusieurs raisons, principalement liées à la manière dont notre cerveau fonctionne et réagit au stress :
- La créativité nécessite souvent une pensée divergente, c’est-à-dire la capacité à envisager plusieurs solutions possibles à un problème.
- Sous pression, notre cerveau a tendance à se focaliser sur des solutions immédiates et éprouvées pour réduire le stress, limitant ainsi notre capacité à explorer des options plus créatives et innovantes.
- Le stress active la réponse « combat ou fuite » de notre corps (c’est le cerveau reptilien qui est aux commandes).
- Cette réaction est utile pour répondre rapidement à des menaces physiques, mais elle peut inhiber les fonctions cérébrales associées à la créativité, comme le traitement de l’information complexe, la réflexion à long terme, et l’exploration d’idées nouvelles.
- La pression, surtout lorsqu’elle est liée à la peur de l’échec ou à des attentes élevées, peut provoquer de l’anxiété et un blocage mental.
- Cette peur peut empêcher de prendre des risques ou d’essayer des approches non conventionnelles, essentielles à la créativité.
- La pression externe peut transformer une activité créative en une tâche stressante, réduisant l’engagement personnel et la motivation à innover.
- C’est un peu ce que les artistes vivent avant d’entrer sur scène.
- La pression, surtout lorsqu’elle est constante ou intense, peut entraîner une fatigue cognitive.
- L’épuisement mental réduit la capacité à penser clairement, à résoudre des problèmes de manière créative et à faire preuve d’innovation.
Cependant, ce n’est pas toujours vrai.
Certaines personnes peuvent trouver que des niveaux modérés de pression stimulent leur créativité, en les poussant à se concentrer et à trouver des solutions rapidement.
C’est un peu un jeu pour eux, et un challenge à relever.
La clé est souvent de trouver le bon équilibre entre un défi motivant et un stress contre-productif.
Des stratégies peuvent être déployées pour contrer ce blocage :
- Une habitude à gérer le stress. C’est à dire être déjà confronté à des moments de stress intenses comme c’est le cas lors des entrainement militaires,
- Faire descendre la pression en faisant de la méditation,
- Sortir faire de l’exercice physique pour concentrer notre cerveau sur autre chose,
- Dormir pour laisser le cerveau réfléchir seul…
- …
C’est ce qui est arrivé à Alan Turing (dans le film) qui a trouvé comment briser le code d’Egnima lors d’une soirée entre collègues.
Cependant, cette anecdote selon laquelle Alan Turing aurait eu une révélation sur la manière de casser le code Enigma lors d’une soirée est populaire, mais elle simplifie grandement le processus complexe et le travail d’équipe impliqué dans le décryptage d’Enigma.
La réalité historique est que le succès contre Enigma a été le résultat d’un effort collectif continu et de plusieurs avancées importantes, plutôt que d’une seule percée soudaine.
Il n’en demeure pas moins qu’Alan Turing était un penseur profondément original qui travaillait souvent de manière non conventionnelle.
Et voici une analyse critique du film :
