Créer et développer un business sur une niche par Philippe Raynaud d’AudioFanzine

Créer et développer un business sur une niche par Philippe Raynaud d’AudioFanzine 3

Créer et développer un business sur une niche par Philippe Raynaud d’AudioFanzine 4

Philippe Raynaud le fondateur  d’AudioFanzine.com, le  1er site pour les musiciens (guitaristes, batteurs…) et ingénieurs du son, nous explique en quoi choisir un business modèle de niche peut s’avérer payant.

1 – Pourquoi choisir un marché de niche plutôt que le grand public.

Un marché de niche est plus exigeant, mais il permet de se placer comme leader dans son domaine et donc de maximiser son influence sur une communauté (et donc d’être incontournable).

Par exemple, le marché des personnes qui font de la musique (et non pas de ceux qui aiment de la musique, ce qui est très différent) est très petit… Par comparaison le C.A. de cette niche est tout juste équivalent à celui du grille pain en France !

Pourtant AudioFanzine.com fait vivre une dizaine de personnes, et l’entreprise ne cesse de se développer…

L’idée de base était à l’inverse de la plupart des entreprises : au lieu de cibler le plus de prospects en s’adressant au plus grand nombre, Philippe a décidé dès le départ de cibler les passionnés de musique comme lui.

En effet il faut mieux faire très bien et être LA référence avec un petit nombre de prospects, que d’être moyen pour un grand nombre de prospects.

Pour cela il y a quelques pré-requis :
– Etre passionné et expert de son domaine, afin de savoir exactement quels sont les besoins des clients. La connaissance du métier et des clients fait la différence.

– Apprendre à déléguer, car tout le monde n’a pas forcément toutes les compétences, mais aussi pour faire grandir son entreprise car à un moment donner il faut se donner les moyens de grandir.
– Fédérer une communauté existante, en particulier via les Forums et Facebook. Il faut noter d’ailleurs que les forums s’adressent plus à des questions précises et pointues (et Google privilégie encore ces medias dans les recherches), tandis que Facebook est plus axé sur les sujets un peu plus légers et moins sérieux.

Plus vous ciblerez une niche précise, moins vous aurez de concurrence sur ce secteur, et moins la concurrence sera forte… Le problème reste de rentabiliser son activité sur un petit nombre de prospects.

Quelques conseils simples si vous voulez créer votre propre business à partir de votre passion :

– On est plus libre de gérer de vrais projets sans se poser trop de contraintes, au contraire des entreprises avec des marchés généralistes. Le marché étant plus petit on peut tester à petite échelle et voir rapidement les retours.
Occuper plusieurs jobs au départ de l’entreprise (chef d’entreprise, commercial, marketing…), ce qui permet de comprendre ensuite les problématiques de ses futurs collaborateurs.
– Limiter les risques au départ avec des frais de création et de structure moindres (vous pouvez monter votre boite de chez vous).
– Reproduire un business modèle à succès dans d’autres langues (bien qu’il existe de nombreuses spécificités culturelles).
– Eviter de voir des mastodontes attaquer son marché, comme par exemple Google qui a taclé les comparateurs de prix lors du lancement de Google Shopping. Mais même en France des petites entreprises comme  Moto-station.com ont réussies à contrer des  mastodontes qui voulaient devenir des leaders dans un domaine d’activité… En effet ces petits sites sont animés par des passionnés et ils ont une proximité avec le client que n’auront jamais  les grandes entreprises.
– Ne pas faire trop de concessions et toujours placer le client en premier, quitte à se couper un peu de chiffre d’affaires à court terme.

Il y a néanmoins des limites :
– Le C.A. potentiel d’une niche n’est pas extensible (le budget des prospects, mais aussi celui des annonceurs).
– La taille du marché oblige soit à passer à l’international, soit d’attaquer des niches proches de la sienne.

2 – Comment bien se lancer sur le web quand on a des moyens limités ?

Voici 5 conseils pour bien débuter :

– Réduire les coûts au maximum, afin d’accumuler un peu de trésorerie.
– Apprendre à déléguer, mais en faisant attention au recrutement, car dans une petite entreprise 1 personne qui n’est pas impliquée peut ralentir considérablement votre business.
– Travailler en équipe et être proche de ses collaborateurs.
– Identifier les bons interlocuteurs (prescripteurs, influenceurs…) dans une niche, car généralement il n’y en a pas des dizaines.
– Ne pas hésiter à faire de la publicité multi canaux, même sur les media traditionnels (magazines…)
– S’adapter aux évolutions du Web, comme par exemple Pinterest.com qui commence à générer un peu de visites pour AudioFanzine.
– Ne pas se disperser dans ses projets, et aller à l’essentiel.

3 – Comment se diversifier et aborder un marché étranger sur le Web ?

C’est bien plus compliqué d’attaquer un marché en Anglais que de toucher des pays francophones…

Par exemple l’équivalent d’AudioFanzine aux USA a moins de visites qu’Audiozine en France !

En effet son concurrent touche 30% des musiciens, tandis qu’AudiFanzine.com touche 90% des musiciens français (plus de 400 000 abonnés au forum…)…

En effet aux USA il y a plus de concurrence, mais aussi des niches encore plus pointues, or cela contribue à diluer l’audience…

En France la niche la plus petite est celle des musiciens, mais aux USA il existe des acteurs qui vivent sur des micro-niches comme par exemple celle des guitaristes bassistes alors qu’en France la taille minimale rentable est le guitariste.

Pour attaquer ces marchés, il faut faire de la localisation (et non pas de la traduction simple).

Il faut avoir des correspondants ou des traducteurs locaux pour prendre en compte les spécificités de chaque langue.

C’est aussi plus difficile de faire sa place avec les barrières à l’entrée que sont Google, la base installée de clients…

L’objectif étant de se différencier de la concurrence avec une ligne éditoriale différente pour se démarquer.

Il y a aussi des spécificités culturelles : par exemple aux USA il faut des choses simples et pas compliquées (design, offre, positionnement…).

Or l’ergonomie d’AudioFanZine.com était trop compliquée pour eux car la navigation était plus complexe (sous forums, thématiques…).

Il faut donc bien s’entourer et analyser le marché avant de se lancer… en surtout se concentrer sur 1 seule langue à la fois afin de ne pas se disperser ses ressources…

4 – Comment rentabiliser un site de contenu ?

Les principaux outils de monétisation pour un site de contenu sont :
– Adsense pour générer des revenus réguliers, mais avec comme inconvénient un CPC qui est faible. L’intérêt étant néanmoins de toucher les revenus des annonceurs qui ont des petits budgets et qui ne passeront jamais en direct (l’avantage étant qu’Adsense gère tout pour ces petits annonceurs, le ciblage,  les rémunérations…).

– La vente de publicité en direct.  C’est ce qu’il y a de plus rentable (ex : location de newsletter, publicité l’affichage), en particulier avec les annonceurs clés de son secteur via des deals à l’année (ce qui sécurise le business).
– L’affiliation peut être intéressant, en particulier sur les sites ou le contenu qui attire des prospects en amont de leur décision d’achat (ex : guide d’achats…).
– Vendre ses propres produits ou services comme par exemple le comparateur de prix interne d’AudioFanzine.com… mais aussi services annexes comme des petites annonces (gratuites actuellement).

Il est vraiment important de diversifier sa source de revenus, et mettre en place des revenus récurrents, par exemple en vendant des services premium à ses clients.

A l’idéal il faut aussi se passer de Google, en particulier avec sa base clients…

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